J-7 avant le meeting de la Ligne Populaire, accord de non censure et crise de la fonction publique sont à l’actu de la Lettre Pop de cette semaine.

Niche socialiste du 12 décembre 2024 : agir contre les pannes d’ascenseurs

Notre proposition de loi devrait être examinée pendant la journée du débat parlementaire consacrée aux propositions du Parti socialiste le 12 décembre 2024 !

Les pannes d’ascenseurs transforment le quotidien des habitants des immeubles en un calvaire, entravant gravement leur liberté de se déplacer, de travailler et de subvenir à leurs besoins essentiels.

L’atteinte à ces droits fondamentaux pour des milliers de personnes chaque jour sur notre territoire ne peut rester dans une indifférence totale des pouvoirs publics.

L’ascenseur est le premier moyen de transport de nos concitoyens. Il assure 100 millions de trajets par jour pour une distance d’un million de kilomètres.

Ces pannes, qui se répètent ou durent parfois jusqu’à 10 mois, affectent particulièrement les personnes à mobilité réduite, les parents et les seniors.

Elles sont vécues comme une injustice par des centaines de milliers de copropriétaires et de locataires qui continuent de payer des charges pour des ascenseurs qui ne fonctionnent pas.

La principale cause des pannes, dans plus de 40 % des cas, est la vétusté des équipements. Les ascenseurs, avec une durée de vie moyenne de 20 ans, voient leurs pièces s’user au fil du temps, rendant les systèmes de plus en plus défaillants.

Néanmoins, à cela, s’ajoutent des problématiques liées aux pratiques des ascensoristes : des stratégies de stock zéro et une faible production nationale de pièces de rechange, souvent fabriquées à l’étranger, allongent considérablement les délais de réparation.

Pour sortir nos concitoyens de cet isolement et leur redonner de la dignité, les député·es socialistes et apparentés ont déposé une proposition de loi qui fixe aux ascensoristes trois nouvelles obligations pour lutter contre les pannes d’ascenseurs.

Nous proposons une obligation d’information des ascensoristes fixée à deux jours ouvrés pour les propriétaires d’immeubles en cas de sinistre.

À compter de cette notification, nous proposons que les ascensoristes soient astreints à une obligation de réactivité, tant sur la durée d’intervention que sur le délai de règlement du sinistre. Elle sera de deux jours ouvrés pour l’intervention et de huit jours ouvrés pour le règlement du sinistre. À défaut de résolution dans le délai imparti, la société devra mettre en œuvre des mesures d’accompagnement des occupants à mobilité réduite afin d’assurer leur ravitaillement alimentaire ou l’accès aux soins dont ils auraient besoin.

Enfin, pour rendre opérantes ces obligations, les sociétés d’ascenseurs seront astreintes à l’obligation de constituer et de maintenir des stocks de pièces permettant de répondre concrètement à ces nouvelles obligations.

Service Public Populaire arrive en terres bourguignonnes

Comment bénéficier de Ma Prime Renov ou du chèque énergie ?

Est-il possible de changer de mutuelle ?

Quelle est le partage de responsabilité au sein de ma copropriété ?

Autant de questions auxquelles nous avons répondu samedi dernier pour la première du Service Public Populaire en Saône-et-Loire.

L’actu vue par Philippe Brun

POUR UN GOUVERNEMENT D’URGENCE RÉPUBLICAINE. 90 jours après la nomination de Michel Barnier comme Premier ministre, le vote d’une motion de censure confirme l’impossibilité d’offrir à la France un gouvernement stable sans construire au préalable un accord de non-censure entre des forces politiques majoritaires à l’Assemblée nationale. Cette approche, que j’ai proposée cet été et qui est aujourd’hui reprise par de nombreux responsables politiques de gauche et de droite, est la seule susceptible de sortir notre pays de l’impasse. La constitution d’un gouvernement d’urgence républicaine autour d’un Premier ministre de gauche, chargé de négocier un accord de non-censure avec le bloc central et la droite républicaine, est indispensable pour offrir à la France un budget.

La censure du gouvernement Barnier était inévitable. Alors que le 7 juillet dernier, les Français nous ont clairement appelés à nous unir pour éviter une prise du pouvoir par l’extrême droite, le choix de nommer un Premier ministre ne pouvant gouverner qu’avec l’accord tacite de Marine Le Pen a constitué une trahison du front républicain et s’est avéré sans issue.

La situation est grave : notre pays doit disposer d’un budget d’ici la fin de l’année. Dans un contexte géopolitique de plus en plus hostile, la France ne peut pas se payer le luxe d’une crise de régime doublée d’une crise budgétaire. Les effets d’une telle irresponsabilité seraient désastreux pour notre économie et la confiance que nos concitoyens placent dans les institutions, tout en ruinant notre crédibilité au sein de l’Union européenne et à l’international. Et ne l’oublions pas : un Michel Barnier qui tombe tous les trois mois serait le plus sûr moyen de la victoire de l’extrême-droite.

Ce Premier ministre ne peut être issu que des forces de gauche, après l’échec de l’expérience Barnier qui défendait un budget faisant porter l’essentiel des efforts sur les plus faibles. Les débats parlementaires ont toutefois montré que les convergences entre les forces politiques républicaines rendent possible un accord de non-censure, si le bloc central accepte quelques concessions. Je crois donc qu’un consensus autour d’un budget d’urgence, porté par une équipe cohérente et resserrée, peut émerger autour de quelques priorités claires.

Un accord de non-censure, ce serait le compromis sans la compromission. L’accord de non-censure, c’est l’invention d’un gouvernement de coalition à la française selon un principe simple : les groupes d’opposition consentent à ne pas renverser un gouvernement minoritaire en échange de l’adoption d’un certain nombre de mesures de leur programme et du respect de leurs lignes rouges budgétaires. Ce serait le déblocage de la crise politique sans le grand mélange des genres. Il est clair qu’on ne trouvera pas d’accord avec les macronistes sur un certain nombre de sujets. On aura du mal à s’entendre sur une abrogation pure et simple de la réforme des retraites. A nous de sortir du dogmatisme. Peut-on discuter d’une abrogation de la mesure d’âge à 64 ans qui couterait 5 milliards d’euros par an ? A défaut, on peut envisager un gel de l’application de la réforme des retraites et ensuite, ce serait aux Français de trancher lors de la prochaine élection présidentielle.

L’adoption d’un budget avant le 31 décembre 2024 doit être la priorité. Il y a des points de passage avec les composantes de l’ancien socle commun. J’en tiens pour preuve que des majorités de circonstances se sont formées au cours de discussions budgétaires. Il s’est trouvé des voix, notamment au Modem, pour voter des amendements visant à mieux répartir l’effort fiscal entre les classes populaires et les grandes fortunes. L’accord de non-censure ne sera pas l’immobilisme ou la seule gestion des affaires courantes. Il devra permettre de préserver les services publics essentiels, à commencer par l’école et l’hôpital, et de soutenir mieux les plus fragiles, notamment les familles monoparentales et les personnes en situation de handicap. Des coalitions d’idées permettront également d’avancer sur des chantiers prioritaires pour le pays, ne serait-ce que pour enrayer le ralentissement de l’activité économique. Sur le logement, sur la crise industrielle, sur les difficultés de la filière automobile et celles de l’hôpital public, ce gouvernement de défense républicaine devra agir. 

Un pas de côté

Le chiffre de la semaine : 15% des postes ouverts aux concours de la fonction publique non pourvus

Un rapport de France Stratégie intitulé « Travailler dans la fonction publique : le défi de l’attractivité » publié lundi 9 décembre confirme que la crise d’attractivité que traverse la fonction publique a atteint un niveau très préoccupant aux multiples facteurs : manque de reconnaissance, conditions de travail dégradées, perte de sens, rémunérations insuffisantes… Les signaux d’alerte sont nombreux : 

  • 15 % des postes ouverts aux concours de la fonction publique d’Etat n’ont pas été pourvus en 2022 (notamment aux concours enseignants);
  • depuis dix ans les effectifs de fonctionnaires sortant de la fonction publique pour un autre motif qu’un départ en retraite ont augmenté de 47 %.

Les organisations syndicales ont beau alerter sur cette situation, mais personne ne les écoute. A rebours de la volonté des précédents ministres macronistes de faciliter les licenciements de fonctionnaires, le rapport rappelle que la rémunération est un levier essentiel, et appelle à combiner la garantie de l’emploi avec des perspectives d’évolution et de progression.

Alors que la nomination de Guillaume Kasbarian a été une nouvelle insulte aux 5,6 millions de fonctionnaires de ce pays, espérons que le futur ministre de la fonction publique soit à la hauteur des besoins d’une fonction publique malade des reniements et du mépris des derniers gouvernements.