Plus de 1000 signatures pour Ascenseurs en colère, nouvelle permanence de Service public populaire, un nouveau logo, les élections américaines et un témoignage d’un ancien élève de l’École de l’Engagement sont à l’actu dans la Lettre Pop de la Ligne populaire.
Le collectif Ascenseurs en colère a déjà réuni plus d’un millier de signatures
Les pannes d’ascenseurs empoisonnent la vie de milliers de propriétaires et locataires aux quatre coins de la France. Depuis le mois de septembre, les habitants de la tour B dans le quartier de Félix-Pyat à Marseille ne peuvent plus utiliser les quatre ascenseurs, tombés en panne. Le témoignage des habitants, interrogés sur BFMTV (la vidéo est dans le lien), est glaçant. Le bailleur social lui-même regrette un défaut de maintenance de la part du prestataire. Une habitante de 49 ans qui vit au 16e étage, indique qu’elle met 45 minutes à monter… En parallèle, à Louviers, la résidence des Grelots est aussi régulièrement confrontée aux pannes d’ascenseurs. Une habitante témoigne dans La Dépêche : “Il y a deux ans, un locataire, en fauteuil roulant, n’a pas pu rentrer chez lui. Il a dormi dans le local poubelle.”
Avec Ascenseurs en colère, nous nous battons pour que des mesures concrètes soient prises, au niveau local comme au niveau national. Ce combat est né du constat d’une ancienne élève de l’Ecole de l’Engagement, Noha Tefrit, dont les parents sont confrontés à une panne d’ascenseur depuis deux ans à Mulhouse. Vous pouvez retrouver son interview dans le média Gavroche : “la justice sociale est aussi une question d’ascenseurs”.
Le sujet des ascenseurs illustre à lui-seul le problème de l’endogamie des CSP+ dans le monde politique et médiatique. Si ce sujet ne commence à émerger que maintenant, ce n’est pas parce qu’il concerne peu de monde : avec plus de 100 millions de trajets par jour, l’ascenseur est le moyen de transport le plus utilisé de France. Non, si ce sujet est passé sous les radars, c’est parce qu’il concerne avant tout les personnes de classe populaire, ceux qui utilisent, sur les 637 000 ascenseurs en service, la moitié qui a plus de 25 ans et le quart qui a plus de 40 ans. Or plus un ascenseur est vieux, plus les pannes sont fréquentes.
Ce combat que nous portons illustre aussi l’intérêt de promouvoir des personnalités issues des classes moyennes et populaires, qui peuvent comme Noha mettre en lumière et défendre des sujets qui les touchent personnellement. A ce propos, nous lancerons prochainement la campagne de recrutement de la troisième promotion de l’École de l’Engagement. Parlez-en autour de vous !
Une nouvelle permanence de Service public populaire s’est tenue à Evreux
Une permanence du collectif Service public populaire a été organisée vendredi 1er novembre dans le quartier de la Madeleine d’Évreux. Nos bénévoles étaient rassemblés en terrasse du salon de thé Chez Milon, près du marché, pour accompagner les gens dans leurs difficultés avec l’administratif et les aides sociales. Notre équipe a par exemple accompagné une femme victime d’un accident pendant son opération de la cataracte qui cherche à bénéficier d’une indemnisation, un homme dont la mère, étrangère, est tombée malade et cherche à se rapprocher de ses enfants, un jeune en difficulté et susceptible de perdre son hébergement.
Fermeture brutale d’autorisation de découvert bancaire, demande d’indemnisations, risque de perdre son logement… les problèmes rencontrés par les personnes que nous aidons ne sont pas traités dans les France Services ! Ces centres, mis en place par Emmanuel Macron, ne remplacent pas des années de disparition des services publics hors des grandes villes. En dépit des annonces, cette politique de désertification a été poursuivie depuis 2017. Surtout, les France Services ont des moyens insuffisants et ne traitent qu’un nombre limité de démarches. D’ailleurs, certaines personnes que nous avons aidées s’étaient déjà rendues dans une France Service sans y trouver de solution. Ainsi, les tracasseries administratives empoisonnent la vie des gens, et en particulier des plus démunis. La lutte contre la bureaucratie doit redevenir un des piliers du projet de société de la gauche.
L’actu vue par Philippe Brun
TRUMP AUX PORTES DE LA MAISON BLANCHE. D’après les estimations dont nous disposons en ce matin du 6 novembre, Donald Trump est tout proche d’une victoire dans les élections présidentielles américaines. Comme en 2016, le candidat républicain a gagné les États pivots (notamment à ce stade, la Géorgie et la Caroline du Nord) en misant sur le rejet de l’establishment et de la mondialisation, incarné par des mesures anti-immigration et protectionnistes ainsi que par des promesses de vengeance contre des élites. Face à cela, Kamala Harris n’a pas su construire un discours mobilisateur qui parle aux classes populaires, peu séduites par ses appels à défendre des valeurs démocratiques qui leur semblent trop abstraites. Axant sa campagne sur la dénonciation des dangers du trumpisme, Harris n’a pas su proposer une vision alternative assez forte au national-populisme de la droite radicale.
Cette victoire du candidat républicain laisse craindre une nouvelle guerre commerciale sino-américaine, un abandon total de l’Ukraine face à l’agression russe et une inaction climatique assumée de la part de Washington. Espérons qu’elle suscite, cette fois-ci, un électro-choc suffisant pour que la France et l’Europe se donnent les moyens d’une réelle autonomie stratégique face au choc programmé des empires.
INONDATIONS EN ESPAGNE. Plus de 150 personnes sont décédées dans le sud et l’est de l’Espagne à la suite d’inondations dévastatrices. Ce désastre est dû à des pluies torrentielles, mais dont les effets ont été aggravés par la bétonisation des villes. La France n’est pas à l’abri d’une telle catastrophe, qui peut frapper tout le pourtour méditerranéen. Cet événement dramatique vient rappeler l’urgence d’investir massivement dans la transition écologique, non seulement pour atténuer l’augmentation des températures, mais également pour nous adapter à cette nouvelle donne climatique.
Un pas de côté
Le portrait de la semaine : Julien, sapeur-pompier et élu dans la Loire
Julien F., habitant de la commune de Saint-Joseph dans la Loire (42), maîtrise à la perfection plusieurs cordes à son arc. Sapeur-pompier depuis 2002, il alterne avec habileté entre sa vie de professionnelles, personnelle et ses missions d’élu local. Élève au sein de la deuxième promotion de l’École de l’Engagement, il témoigne.
Un parcours atypique vers la politique
Diplômé d’un baccalauréat professionnel technicien d’usinage, rien ne prédestinait Julien à exercer un mandat politique. Et pourtant, en 2020, constatant que la liste municipale sortante de Saint-Joseph dans la Loire ne souhaitait pas se représenter telle quelle, il décide, avec une amie, de constituer une nouvelle équipe. « Il n’y avait pas beaucoup de candidats prêts à se représenter ou à se lancer. Nous avons veillé à constituer une liste électorale mêlant d’anciens et de novices afin que les premiers puissent transmettre aux seconds », raconte-t-il.
Une politique de terrain, au plus proche des citoyens
Pour Julien, être un élu local, c’est avant tout être un « artisan de l’engagement local » il explique : « Un artisan doit gérer chaque de son activité : comprendre la demande du client, élaborer les devis, effectuer les travaux, émettre les factures, etc. Pour ma part, en tant qu’élu local, je dois être attentif aux besoins des habitants, rédiger des arrêtés, gérer les dossiers dans leur globalité. » Julien ajoute : « Étant fortement contraints par les règles nationales, je dois faire preuve de compréhension et pédagogie pour répondre aux difficultés des habitants, tout en veillant à rester dans le cadre réglementaire. »