L’arrivée de la Ligne Populaire sur Facebook, une nouvelle permanence à Villeneuve-Saint-Georges, la censure du gouvernement Barnier, 1er tour des élections législatives partielles dans les Ardennes, et le billet d’un adhérent de la Ligne Populaire dans la Lettre Pop de cette semaine.

Service Public Populaire poursuit son déploiement

Après avoir posé ses valises dans le Val-de-Marne le 26 novembre dernier, le Service public populaire s’installe cette semaine sur les bords de Saône.

Nous serons présents à Mâcon de 10h à 13h au café Papy Armand sur la place Saint-Pierre. Notre équipe proposera une nouvelle fois un accompagnement dans le maquis des démarches administratives et des bilans de non-recours pour que l’accès aux droits soit une réalité pour tous. Cette première permanence sera également pérennisée !

Si vous souhaitez nous prêter main forte ou si vous disposez d’un domaine d’expertise n’hésitez pas à nous écrire à contact@service-public-populaire.fr.

L’actu vue par Philippe Brun

LA CHUTE QUASI INÉLUCTABLE DU GOUVERNEMENT BARNIER. Au terme de deux mois de procédure budgétaire au Parlement, je ne peux que constater l’échec de la méthode Barnier, qui n’a jamais cherché à dialoguer avec la gauche. Le Premier ministre a préféré trahir le front républicain et négocier son budget avec le RN qu’avec la gauche. Résultat, le budget de la Sécurité sociale qui est présenté est injuste et fait porter l’essentiel des efforts sur les plus précaires. C’est pourquoi je voterai avec mes camarades socialistes la motion de censure présentée par la gauche à l’Assemblée nationale.

COMMENT SORTIR DU CHAOS POLITIQUE ENGENDRÉ PAR LA DISSOLUTION D’EMMANUEL MACRON ? Je suis personnellement convaincu que la stabilité et le changement ne pourront venir que par la désignation d’un Premier ministre de gauche, s’engageant sur les chantiers prioritaires du Nouveau Front populaire. A cet égard, la balle est dans le camp du Président Macron. Va-t-il s’obstiner dans son aveuglement ou enfin ouvrir les yeux sur la réalité du pays, qui appelle à un changement de ligne économique et à une reprise en main des finances publiques ? Pour gouverner, ce Premier ministre de gauche doit avoir la garantie qu’il ne sera pas censuré. La censure immédiate d’un Premier ministre de gauche ne pourrait – hélas ! – qu’aggraver l’instabilité parlementaire et achèverait de plonger le pays dans une crise de régime. Or, nous le savons, de telles crises favorisent toujours l’accession au pouvoir de l’extrême-droite. Il faut donc trouver un Premier ministre de gauche qui saura parvenir à un accord de non-censure avec le centre. Comme je l’expliquais déjà en août 2024 dans cette tribune, il reviendrait alors aux divers groupes parlementaires de négocier des engagements réciproques en échange d’une renonciation à la censure du futur gouvernement.

RECUL INQUIÉTANT DE LA GAUCHE DANS LES ARDENNES. A l’issue du premier tour, le candidat RN arrive largement en tête au 1er tour des élections législatives anticipées de la 1ère circonscription des Ardennes. Le candidat NFP (socialiste) ne récolte pour sa part que 9% des suffrages. Beaucoup moins bien qu’en juin 2024: la gauche a divisé son score par deux en quelques mois. Comment expliquer une telle déroute dans cette circonscription qui fut de gauche de 1981 à 2002 (sauf de 1993 à 1997) ? Il serait bien trop facile de rejeter la faute sur le candidat local qui n’a pas démérité : ce résultat c’est bien le résultat d’un errement collectif à gauche. Cette circonscription, qui intègre notamment le sud-ouest rural des Ardennes et les quartiers sud de la préfecture, Charleville-Mézières, est confrontée à des problématiques de pauvreté et d’accès aux services publics. Il n’est pas normal que la gauche réunie n’y fasse même pas 10%. Ce nouvel échec, aussi inquiétant soit-il pour l’avenir du pays, souligne la justesse de l’analyse partagée au sein de la Ligne Populaire. Il est temps de se retrousser les manches à gauche et d’adopter une ligne qui parle à tous.

Un pas de côté

Lettre d’un adhérent: A Lviv, la guerre est partout

Un militant de la Ligne Populaire a passé plusieurs jours à Lviv (Ukraine), il nous partage ses impressions. 

Lviv (700 000 habitants) est l’une des plus dix plus grandes villes d’Ukraine, réputée notamment pour son architecture (mélange des influences polonaises, autrichiennes et ukrainiennes) et son importante vie culturelle. Située à 1000 kilomètres du front, la ville est moins touchée par les bombardements russes que Kiev et les villes de l’Est du pays. Pour autant, les alertes aériennes signalées par une application dédiée, sont quasi quotidiennes, tout comme les coupures de courant.

En apparence, peu d’éléments suggèrent l’état de guerre : les habitants vont et viennent librement (sauf entre minuit et 5 heures, horaires du couvre-feu), les promotions pour le « black Friday » sont nombreuses, les salles de concerts sont pleines, aucun bâtiment du centre-ville n’a été détruit, etc. Pour autant, la guerre est partout dans cette apparente « normalité » : dans l’absence d’hommes entre 30 et 50 ans, dans les protections devant les vitraux des églises, dans l’absence d’étrangers, dans les uniformes des permissionnaires, dans les prothèses des amputés, les monuments aux morts, la ferveur dans les églises, etc. Les programmes de télévision enchainent dessins animés pour enfants et émissions d’hommages aux combattants tués. Chaque matin, à neuf heures, la ville s’arrête pour une minute de silence, puis reprend son cours.

Dans les conversations aussi, la guerre est partout, jusque dans les manières de parler. Les Ukrainiens russophones se reprennent pour utiliser les termes ukrainiens, la vodka est devenue « orielka », la culture russe est dénigrée, les artistes Ukrainiens réhabilités. Personne ne me parle des dernières propositions de règlement du conflit par Volodymyr Zelensky, le Russe est l’ennemi, il faut vaincre. Plus que d’évoquer les proches au combat, on insiste sur la difficulté pour sortir du pays, et sur la nouvelle « normalité » (pour les femmes et les enfants) des aller-retours avec la Pologne, pour voir des proches, pour faire du shopping, pour souffler quelques jours. Les visages sont marqués, tout à la fois de fatigue, de fatalisme et de détermination. La vie continue, la guerre aussi. Elle en est à son 1013e jours.