Une nouvelle permanence à Villeneuve-Saint-Georges, le lancement des commissions thématiques, la lutte contre les déserts médicaux, la dernière COP et le portrait d’une élève de l’École de l’Engagement sont à l’actu dans la Lettre Pop de cette semaine.

Un nouveau grand succès pour service public populaire à Villeneuve-Saint-Georges ! 

Organisée par Mamadou Traoré, ancien élève de l’école de l’engagement, cette première permanence dans le Val-de-Marne a une nouvelle fois montré la pertinence de notre démarche : accompagnement d’une personne malentendante auxquels les services de l’État ne prêtaient pas attention, aide d’un jeune pour obtenir son diplôme du BAFA, inscription à des cours de français, etc. 

Le service public populaire vous donne rendez-vous pour une prochaine permanence à Mâcon le 7 décembre !

Lancement des commissions thématiques

Comme annoncé lors de notre deuxième visio la semaine dernière, cinq commissions thématiques ont été lancées par le pôle idées de la Ligne populaire:

  • une commission économie
  • une commission écologie et territoires
  • une commission égalité et social
  • une commission régalien
  • Une commission culture

Concrètement, ces commissions thématiques sont organisées en groupes whatsapp et seront animées par un référent de la Ligne Populaire, même si le concept se veut le plus horizontal et participatif possible. Le lancement des travaux et des échanges devrait intervenir au cours des deux prochaines semaines. L’objectif ? Échanger et débattre, nourrir la réflexion de chacun et s’enrichir mutuellement, faire émerger de nouvelles idées et propositions à gauche. Les notes, réflexives ou opérationnelles, seront publiées sur le site de la Ligne populaire. Des textes pourront également être partagés dans le “pas de côté” de la Lettre Pop. Enfin, certaines propositions pourront le cas échéant être expérimentées localement ou portées nationalement par des parlementaires proches de la Ligne Populaire.

L’actu vu par Philippe Brun

LES DÉSERTS MEDICAUX, FLÉAU DE NOS CAMPAGNES. Je me suis rendu cette semaine dans la Nièvre pour soutenir le combat de Justine Guyot, maire socialiste de Decize, contre la désertification médicale qui frappe sa ville. La commune a installé un hôpital de campagne dans sa salle des fêtes : 36 médecins étrangers y font des consultations gratuites !
Je ne connais que trop bien, hélas, ce problème. Il y a dans en France une inégalité fondamentale dans l’accès aux soins selon le territoire que l’on habite. Le constat est encore plus frappant dans l’Eure, premier désert médical de France métropolitaine qui compte 63 médecins pour 100 000 habitants, soit trois fois moins de généralistes par habitant que dans les Hautes-Alpes. Aujourd’hui, six millions de Français sont sans médecin traitant, et huit millions vivent dans un désert médical.La promesse d’égalité face à la Santé qui fonde notre modèle social est brisée pour de nouveaux citoyens, qui ne trouvent plus de médecin traitant et doivent attendre des mois pour obtenir un rendez-vous chez le dentiste ou chez un spécialiste. Le sentiment d’abandon progresse. Que l’on en arrive à cette situation dans le pays de Pasteur et de Marie Curie constitue, à mes yeux, un véritable scandale d’État, une rupture du pacte républicain.

C’est pourquoi j’avais défendu en 2023 à l’Assemblée nationale avec mon collègue Guillaume Garot, député de Mayenne, une proposition de loi contre les déserts médicaux d’initiative transpartisane (à l’exception des députés du RN). La mesure phare de cette proposition de loi résidait dans la régulation de l’installation des médecins, jamais expérimentée en France. Les mesures incitatives déjà mises en place ayant toutes échouées, il est en effet nécessaire de  flécher l’installation des médecins – généralistes et spécialistes – et des chirurgiens-dentistes vers les zones où l’offre de soins est insuffisante, en instaurant une législation proche de celle qui régit l’installation des pharmaciens, des notaires, des infirmières libérales ou encore des sages-femmes.

A l’époque, cette loi s’était heurtée à l’opposition d’une grande partie de la droite et de la macronie et surtout de l’extrême-droite qui avait empêché son adoption (preuve une nouvelle fois de l’imposture sociale que représente le RN).

Je comprends très bien les réticences des médecins, qui ont le sentiment de payer beaucoup pour la société, notamment durant des études difficiles. Mais l’enjeu aujourd’hui c’est la santé des Français. Je pense toujours aujourd’hui que l’intérêt général commande de mettre en place une régulation. Dans le même temps, il faut aussi prendre en compte les attentes des médecins. C’est pourquoi notre proposition de loi prévoyait aussi une meilleure rémunération des internes et un meilleur équilibre de vie pour les médecins.

ÉCHEC DE LA COP 29, MALGRÉ UN ACCORD DÉRISOIRE. La COP29, qui s’est achevée à Bakou après de longues prolongations, a débouché sur un accord qui n’est pas la hauteur des enjeux. Les 300 milliards de dollars promis annuellement d’ici 2035 aux pays en développement restent très loin des 1 000 milliards demandés pour faire face à la crise climatique.

En plus d’être insuffisant, cet engagement est flou : il mêle des dons et des prêts, sans préciser les proportions, risquant ainsi d’aggraver l’endettement des pays du Sud. Plus inquiétant encore, la déclaration finale ne fait aucune mention de la nécessaire sortie des énergies fossiles, pourtant actée lors de la COP28. Cette omission marque un net recul, largement imputable aux pays producteurs d’hydrocarbures.

Entre une ambition rabaissée, des financements insuffisants et une fracture Nord-Sud béante, cette COP29 a été un échec patent

Un pas de côté

Le portrait de la semaine : Diara Camara, élève de la deuxième promotion de l’École de l’Engagement

Diara C., originaire de Beaumont-sur-Oise dans le Val d’Oise (95), porte un engagement singulier auprès des siens et, plus largement, envers la société. À travers les épreuves personnelles qu’elle a surmontées et son investissement politique, Diara C., partage un témoignage inspirant pour la Lettre Pop.

De la création de son association œuvrant auprès des enfants malades et orphelins…

En hommage à son petit frère décédé de la mucoviscidose à l’âge de 20 ans, Diara C. fonde l’association humanitaire « Marah » en 2018, débutant ainsi un projet cher à ce dernier. Lors d’un séjour en Afrique en 2013, il avait été profondément touché par l’état dégradé du dispensaire pour enfants malades. Inspiré par les associations qui l’avait soutenu durant sa maladie, il avait souhaité apporter soutien à son tour. Diara a décidé de concrétiser son projet en créant une association venant en aide aux enfants malades ainsi qu’aux orphelins. « Cette expérience m’a appris à gérer une équipe de bénévoles issus de milieux sociaux très divers, tous unis par une même volonté de solidarité et d’entraide », confie-t-elle. Pendant 2 ans, en tant que présidente, elle s’est attachée à acquérir de nouveaux savoirs en la matière et à développer son réseau, notamment grâce la formation suivie au sein de l’École de l’Engagement, afin de mener à bien les objectifs de l’association.

…à son engagement politique à l’échelle européenne

En décembre 2023, Diara a décidé de porter son engagement à l’échelle européenne. Elle saisit l’opportunité de candidater sur une liste écologiste pour les élections européennes, en exposant son parcours et ses motivations dans son dossier de candidature. « La maîtrise de compétences nouvelles dans le cadre de ma formation à l’École de l’Engagement a renforcé ma confiance en moi, solidifiant ma volonté d’agir » explique t-elle. En janvier 2024, Diara C. apprend qu’elle est investie à la 27ème position, une place non éligible mais qui lui a tout de même permis de faire entendre sa voix et de se faire reconnaître par ses pairs. Selon elle, l’audace de candidater et la capacité à défendre ses idées sont essentielles pour élargir le champ des possibles.

Fortement engagée dans la lutte contre les discriminations, notamment celles qu’elle a subies dans le cadre professionnel, Diara C., souhaite lutter contre la progression du Rassemblement National, visible élection après élection. Dans cette optique, elle souhaite désormais créer un collectif citoyen pour lutter contre l’extrême-droite.