La Lettre Pop du 11 décembre 2024 : J-7 avant le meeting | Accord de non-censure | Crise de la fonction publique
J-7 avant le meeting de la Ligne Populaire, accord de non censure et crise de la fonction publique sont à l’actu de la Lettre Pop de cette semaine.
Niche socialiste du 12 décembre 2024 : agir contre les pannes d’ascenseurs
Notre proposition de loi devrait être examinée pendant la journée du débat parlementaire consacrée aux propositions du Parti socialiste le 12 décembre 2024 !
Les pannes d’ascenseurs transforment le quotidien des habitants des immeubles en un calvaire, entravant gravement leur liberté de se déplacer, de travailler et de subvenir à leurs besoins essentiels.
L’atteinte à ces droits fondamentaux pour des milliers de personnes chaque jour sur notre territoire ne peut rester dans une indifférence totale des pouvoirs publics.
L’ascenseur est le premier moyen de transport de nos concitoyens. Il assure 100 millions de trajets par jour pour une distance d’un million de kilomètres.
Ces pannes, qui se répètent ou durent parfois jusqu’à 10 mois, affectent particulièrement les personnes à mobilité réduite, les parents et les seniors.
Elles sont vécues comme une injustice par des centaines de milliers de copropriétaires et de locataires qui continuent de payer des charges pour des ascenseurs qui ne fonctionnent pas.
La principale cause des pannes, dans plus de 40 % des cas, est la vétusté des équipements. Les ascenseurs, avec une durée de vie moyenne de 20 ans, voient leurs pièces s’user au fil du temps, rendant les systèmes de plus en plus défaillants.
Néanmoins, à cela, s’ajoutent des problématiques liées aux pratiques des ascensoristes : des stratégies de stock zéro et une faible production nationale de pièces de rechange, souvent fabriquées à l’étranger, allongent considérablement les délais de réparation.
Pour sortir nos concitoyens de cet isolement et leur redonner de la dignité, les député·es socialistes et apparentés ont déposé une proposition de loi qui fixe aux ascensoristes trois nouvelles obligations pour lutter contre les pannes d’ascenseurs.
Nous proposons une obligation d’information des ascensoristes fixée à deux jours ouvrés pour les propriétaires d’immeubles en cas de sinistre.
À compter de cette notification, nous proposons que les ascensoristes soient astreints à une obligation de réactivité, tant sur la durée d’intervention que sur le délai de règlement du sinistre. Elle sera de deux jours ouvrés pour l’intervention et de huit jours ouvrés pour le règlement du sinistre. À défaut de résolution dans le délai imparti, la société devra mettre en œuvre des mesures d’accompagnement des occupants à mobilité réduite afin d’assurer leur ravitaillement alimentaire ou l’accès aux soins dont ils auraient besoin.
Enfin, pour rendre opérantes ces obligations, les sociétés d’ascenseurs seront astreintes à l’obligation de constituer et de maintenir des stocks de pièces permettant de répondre concrètement à ces nouvelles obligations.
Service Public Populaire arrive en terres bourguignonnes
Comment bénéficier de Ma Prime Renov ou du chèque énergie ?
Est-il possible de changer de mutuelle ?
Quelle est le partage de responsabilité au sein de ma copropriété ?
Autant de questions auxquelles nous avons répondu samedi dernier pour la première du Service Public Populaire en Saône-et-Loire.
L’actu vue par Philippe Brun
POUR UN GOUVERNEMENT D’URGENCE RÉPUBLICAINE. 90 jours après la nomination de Michel Barnier comme Premier ministre, le vote d’une motion de censure confirme l’impossibilité d’offrir à la France un gouvernement stable sans construire au préalable un accord de non-censure entre des forces politiques majoritaires à l’Assemblée nationale. Cette approche, que j’ai proposée cet été et qui est aujourd’hui reprise par de nombreux responsables politiques de gauche et de droite, est la seule susceptible de sortir notre pays de l’impasse. La constitution d’un gouvernement d’urgence républicaine autour d’un Premier ministre de gauche, chargé de négocier un accord de non-censure avec le bloc central et la droite républicaine, est indispensable pour offrir à la France un budget.
La censure du gouvernement Barnier était inévitable. Alors que le 7 juillet dernier, les Français nous ont clairement appelés à nous unir pour éviter une prise du pouvoir par l’extrême droite, le choix de nommer un Premier ministre ne pouvant gouverner qu’avec l’accord tacite de Marine Le Pen a constitué une trahison du front républicain et s’est avéré sans issue.
La situation est grave : notre pays doit disposer d’un budget d’ici la fin de l’année. Dans un contexte géopolitique de plus en plus hostile, la France ne peut pas se payer le luxe d’une crise de régime doublée d’une crise budgétaire. Les effets d’une telle irresponsabilité seraient désastreux pour notre économie et la confiance que nos concitoyens placent dans les institutions, tout en ruinant notre crédibilité au sein de l’Union européenne et à l’international. Et ne l’oublions pas : un Michel Barnier qui tombe tous les trois mois serait le plus sûr moyen de la victoire de l’extrême-droite.
Ce Premier ministre ne peut être issu que des forces de gauche, après l’échec de l’expérience Barnier qui défendait un budget faisant porter l’essentiel des efforts sur les plus faibles. Les débats parlementaires ont toutefois montré que les convergences entre les forces politiques républicaines rendent possible un accord de non-censure, si le bloc central accepte quelques concessions. Je crois donc qu’un consensus autour d’un budget d’urgence, porté par une équipe cohérente et resserrée, peut émerger autour de quelques priorités claires.
Un accord de non-censure, ce serait le compromis sans la compromission. L’accord de non-censure, c’est l’invention d’un gouvernement de coalition à la française selon un principe simple : les groupes d’opposition consentent à ne pas renverser un gouvernement minoritaire en échange de l’adoption d’un certain nombre de mesures de leur programme et du respect de leurs lignes rouges budgétaires. Ce serait le déblocage de la crise politique sans le grand mélange des genres. Il est clair qu’on ne trouvera pas d’accord avec les macronistes sur un certain nombre de sujets. On aura du mal à s’entendre sur une abrogation pure et simple de la réforme des retraites. A nous de sortir du dogmatisme. Peut-on discuter d’une abrogation de la mesure d’âge à 64 ans qui couterait 5 milliards d’euros par an ? A défaut, on peut envisager un gel de l’application de la réforme des retraites et ensuite, ce serait aux Français de trancher lors de la prochaine élection présidentielle.
L’adoption d’un budget avant le 31 décembre 2024 doit être la priorité. Il y a des points de passage avec les composantes de l’ancien socle commun. J’en tiens pour preuve que des majorités de circonstances se sont formées au cours de discussions budgétaires. Il s’est trouvé des voix, notamment au Modem, pour voter des amendements visant à mieux répartir l’effort fiscal entre les classes populaires et les grandes fortunes. L’accord de non-censure ne sera pas l’immobilisme ou la seule gestion des affaires courantes. Il devra permettre de préserver les services publics essentiels, à commencer par l’école et l’hôpital, et de soutenir mieux les plus fragiles, notamment les familles monoparentales et les personnes en situation de handicap. Des coalitions d’idées permettront également d’avancer sur des chantiers prioritaires pour le pays, ne serait-ce que pour enrayer le ralentissement de l’activité économique. Sur le logement, sur la crise industrielle, sur les difficultés de la filière automobile et celles de l’hôpital public, ce gouvernement de défense républicaine devra agir.
Un pas de côté
Le chiffre de la semaine : 15% des postes ouverts aux concours de la fonction publique non pourvus
Un rapport de France Stratégie intitulé « Travailler dans la fonction publique : le défi de l’attractivité » publié lundi 9 décembre confirme que la crise d’attractivité que traverse la fonction publique a atteint un niveau très préoccupant aux multiples facteurs : manque de reconnaissance, conditions de travail dégradées, perte de sens, rémunérations insuffisantes… Les signaux d’alerte sont nombreux :
- 15 % des postes ouverts aux concours de la fonction publique d’Etat n’ont pas été pourvus en 2022 (notamment aux concours enseignants);
- depuis dix ans les effectifs de fonctionnaires sortant de la fonction publique pour un autre motif qu’un départ en retraite ont augmenté de 47 %.
Les organisations syndicales ont beau alerter sur cette situation, mais personne ne les écoute. A rebours de la volonté des précédents ministres macronistes de faciliter les licenciements de fonctionnaires, le rapport rappelle que la rémunération est un levier essentiel, et appelle à combiner la garantie de l’emploi avec des perspectives d’évolution et de progression.
Alors que la nomination de Guillaume Kasbarian a été une nouvelle insulte aux 5,6 millions de fonctionnaires de ce pays, espérons que le futur ministre de la fonction publique soit à la hauteur des besoins d’une fonction publique malade des reniements et du mépris des derniers gouvernements.
La Lettre Pop du 4 décembre 2024 : Service Public Populaire poursuit son développement | Déroute de la gauche dans les Ardennes | A Lviv la guerre est partout
L’arrivée de la Ligne Populaire sur Facebook, une nouvelle permanence à Villeneuve-Saint-Georges, la censure du gouvernement Barnier, 1er tour des élections législatives partielles dans les Ardennes, et le billet d’un adhérent de la Ligne Populaire dans la Lettre Pop de cette semaine.
Service Public Populaire poursuit son déploiement
Après avoir posé ses valises dans le Val-de-Marne le 26 novembre dernier, le Service public populaire s’installe cette semaine sur les bords de Saône.
Nous serons présents à Mâcon de 10h à 13h au café Papy Armand sur la place Saint-Pierre. Notre équipe proposera une nouvelle fois un accompagnement dans le maquis des démarches administratives et des bilans de non-recours pour que l’accès aux droits soit une réalité pour tous. Cette première permanence sera également pérennisée !
Si vous souhaitez nous prêter main forte ou si vous disposez d’un domaine d’expertise n’hésitez pas à nous écrire à contact@service-public-populaire.fr.
L’actu vue par Philippe Brun
LA CHUTE QUASI INÉLUCTABLE DU GOUVERNEMENT BARNIER. Au terme de deux mois de procédure budgétaire au Parlement, je ne peux que constater l’échec de la méthode Barnier, qui n’a jamais cherché à dialoguer avec la gauche. Le Premier ministre a préféré trahir le front républicain et négocier son budget avec le RN qu’avec la gauche. Résultat, le budget de la Sécurité sociale qui est présenté est injuste et fait porter l’essentiel des efforts sur les plus précaires. C’est pourquoi je voterai avec mes camarades socialistes la motion de censure présentée par la gauche à l’Assemblée nationale.
COMMENT SORTIR DU CHAOS POLITIQUE ENGENDRÉ PAR LA DISSOLUTION D’EMMANUEL MACRON ? Je suis personnellement convaincu que la stabilité et le changement ne pourront venir que par la désignation d’un Premier ministre de gauche, s’engageant sur les chantiers prioritaires du Nouveau Front populaire. A cet égard, la balle est dans le camp du Président Macron. Va-t-il s’obstiner dans son aveuglement ou enfin ouvrir les yeux sur la réalité du pays, qui appelle à un changement de ligne économique et à une reprise en main des finances publiques ? Pour gouverner, ce Premier ministre de gauche doit avoir la garantie qu’il ne sera pas censuré. La censure immédiate d’un Premier ministre de gauche ne pourrait – hélas ! – qu’aggraver l’instabilité parlementaire et achèverait de plonger le pays dans une crise de régime. Or, nous le savons, de telles crises favorisent toujours l’accession au pouvoir de l’extrême-droite. Il faut donc trouver un Premier ministre de gauche qui saura parvenir à un accord de non-censure avec le centre. Comme je l’expliquais déjà en août 2024 dans cette tribune, il reviendrait alors aux divers groupes parlementaires de négocier des engagements réciproques en échange d’une renonciation à la censure du futur gouvernement.
RECUL INQUIÉTANT DE LA GAUCHE DANS LES ARDENNES. A l’issue du premier tour, le candidat RN arrive largement en tête au 1er tour des élections législatives anticipées de la 1ère circonscription des Ardennes. Le candidat NFP (socialiste) ne récolte pour sa part que 9% des suffrages. Beaucoup moins bien qu’en juin 2024: la gauche a divisé son score par deux en quelques mois. Comment expliquer une telle déroute dans cette circonscription qui fut de gauche de 1981 à 2002 (sauf de 1993 à 1997) ? Il serait bien trop facile de rejeter la faute sur le candidat local qui n’a pas démérité : ce résultat c’est bien le résultat d’un errement collectif à gauche. Cette circonscription, qui intègre notamment le sud-ouest rural des Ardennes et les quartiers sud de la préfecture, Charleville-Mézières, est confrontée à des problématiques de pauvreté et d’accès aux services publics. Il n’est pas normal que la gauche réunie n’y fasse même pas 10%. Ce nouvel échec, aussi inquiétant soit-il pour l’avenir du pays, souligne la justesse de l’analyse partagée au sein de la Ligne Populaire. Il est temps de se retrousser les manches à gauche et d’adopter une ligne qui parle à tous.
Un pas de côté
Lettre d’un adhérent: A Lviv, la guerre est partout
Un militant de la Ligne Populaire a passé plusieurs jours à Lviv (Ukraine), il nous partage ses impressions.
Lviv (700 000 habitants) est l’une des plus dix plus grandes villes d’Ukraine, réputée notamment pour son architecture (mélange des influences polonaises, autrichiennes et ukrainiennes) et son importante vie culturelle. Située à 1000 kilomètres du front, la ville est moins touchée par les bombardements russes que Kiev et les villes de l’Est du pays. Pour autant, les alertes aériennes signalées par une application dédiée, sont quasi quotidiennes, tout comme les coupures de courant.
En apparence, peu d’éléments suggèrent l’état de guerre : les habitants vont et viennent librement (sauf entre minuit et 5 heures, horaires du couvre-feu), les promotions pour le « black Friday » sont nombreuses, les salles de concerts sont pleines, aucun bâtiment du centre-ville n’a été détruit, etc. Pour autant, la guerre est partout dans cette apparente « normalité » : dans l’absence d’hommes entre 30 et 50 ans, dans les protections devant les vitraux des églises, dans l’absence d’étrangers, dans les uniformes des permissionnaires, dans les prothèses des amputés, les monuments aux morts, la ferveur dans les églises, etc. Les programmes de télévision enchainent dessins animés pour enfants et émissions d’hommages aux combattants tués. Chaque matin, à neuf heures, la ville s’arrête pour une minute de silence, puis reprend son cours.
Dans les conversations aussi, la guerre est partout, jusque dans les manières de parler. Les Ukrainiens russophones se reprennent pour utiliser les termes ukrainiens, la vodka est devenue « orielka », la culture russe est dénigrée, les artistes Ukrainiens réhabilités. Personne ne me parle des dernières propositions de règlement du conflit par Volodymyr Zelensky, le Russe est l’ennemi, il faut vaincre. Plus que d’évoquer les proches au combat, on insiste sur la difficulté pour sortir du pays, et sur la nouvelle « normalité » (pour les femmes et les enfants) des aller-retours avec la Pologne, pour voir des proches, pour faire du shopping, pour souffler quelques jours. Les visages sont marqués, tout à la fois de fatigue, de fatalisme et de détermination. La vie continue, la guerre aussi. Elle en est à son 1013e jours.
La Lettre Pop du 27 novembre 2024 : Permanence à Villeneuve-Saint-Georges | Comment mettre fin aux déserts médicaux ? | Portrait d'une élève de l’École de l'Engagement
Une nouvelle permanence à Villeneuve-Saint-Georges, le lancement des commissions thématiques, la lutte contre les déserts médicaux, la dernière COP et le portrait d’une élève de l’École de l’Engagement sont à l’actu dans la Lettre Pop de cette semaine.
Un nouveau grand succès pour service public populaire à Villeneuve-Saint-Georges !
Organisée par Mamadou Traoré, ancien élève de l’école de l’engagement, cette première permanence dans le Val-de-Marne a une nouvelle fois montré la pertinence de notre démarche : accompagnement d’une personne malentendante auxquels les services de l’État ne prêtaient pas attention, aide d’un jeune pour obtenir son diplôme du BAFA, inscription à des cours de français, etc.
Le service public populaire vous donne rendez-vous pour une prochaine permanence à Mâcon le 7 décembre !
Lancement des commissions thématiques
Comme annoncé lors de notre deuxième visio la semaine dernière, cinq commissions thématiques ont été lancées par le pôle idées de la Ligne populaire:
- une commission économie
- une commission écologie et territoires
- une commission égalité et social
- une commission régalien
- Une commission culture
Concrètement, ces commissions thématiques sont organisées en groupes whatsapp et seront animées par un référent de la Ligne Populaire, même si le concept se veut le plus horizontal et participatif possible. Le lancement des travaux et des échanges devrait intervenir au cours des deux prochaines semaines. L’objectif ? Échanger et débattre, nourrir la réflexion de chacun et s’enrichir mutuellement, faire émerger de nouvelles idées et propositions à gauche. Les notes, réflexives ou opérationnelles, seront publiées sur le site de la Ligne populaire. Des textes pourront également être partagés dans le “pas de côté” de la Lettre Pop. Enfin, certaines propositions pourront le cas échéant être expérimentées localement ou portées nationalement par des parlementaires proches de la Ligne Populaire.
L’actu vu par Philippe Brun
LES DÉSERTS MEDICAUX, FLÉAU DE NOS CAMPAGNES. Je me suis rendu cette semaine dans la Nièvre pour soutenir le combat de Justine Guyot, maire socialiste de Decize, contre la désertification médicale qui frappe sa ville. La commune a installé un hôpital de campagne dans sa salle des fêtes : 36 médecins étrangers y font des consultations gratuites !
Je ne connais que trop bien, hélas, ce problème. Il y a dans en France une inégalité fondamentale dans l’accès aux soins selon le territoire que l’on habite. Le constat est encore plus frappant dans l’Eure, premier désert médical de France métropolitaine qui compte 63 médecins pour 100 000 habitants, soit trois fois moins de généralistes par habitant que dans les Hautes-Alpes. Aujourd’hui, six millions de Français sont sans médecin traitant, et huit millions vivent dans un désert médical.La promesse d’égalité face à la Santé qui fonde notre modèle social est brisée pour de nouveaux citoyens, qui ne trouvent plus de médecin traitant et doivent attendre des mois pour obtenir un rendez-vous chez le dentiste ou chez un spécialiste. Le sentiment d’abandon progresse. Que l’on en arrive à cette situation dans le pays de Pasteur et de Marie Curie constitue, à mes yeux, un véritable scandale d’État, une rupture du pacte républicain.
C’est pourquoi j’avais défendu en 2023 à l’Assemblée nationale avec mon collègue Guillaume Garot, député de Mayenne, une proposition de loi contre les déserts médicaux d’initiative transpartisane (à l’exception des députés du RN). La mesure phare de cette proposition de loi résidait dans la régulation de l’installation des médecins, jamais expérimentée en France. Les mesures incitatives déjà mises en place ayant toutes échouées, il est en effet nécessaire de flécher l’installation des médecins – généralistes et spécialistes – et des chirurgiens-dentistes vers les zones où l’offre de soins est insuffisante, en instaurant une législation proche de celle qui régit l’installation des pharmaciens, des notaires, des infirmières libérales ou encore des sages-femmes.
A l’époque, cette loi s’était heurtée à l’opposition d’une grande partie de la droite et de la macronie et surtout de l’extrême-droite qui avait empêché son adoption (preuve une nouvelle fois de l’imposture sociale que représente le RN).
Je comprends très bien les réticences des médecins, qui ont le sentiment de payer beaucoup pour la société, notamment durant des études difficiles. Mais l’enjeu aujourd’hui c’est la santé des Français. Je pense toujours aujourd’hui que l’intérêt général commande de mettre en place une régulation. Dans le même temps, il faut aussi prendre en compte les attentes des médecins. C’est pourquoi notre proposition de loi prévoyait aussi une meilleure rémunération des internes et un meilleur équilibre de vie pour les médecins.
ÉCHEC DE LA COP 29, MALGRÉ UN ACCORD DÉRISOIRE. La COP29, qui s’est achevée à Bakou après de longues prolongations, a débouché sur un accord qui n’est pas la hauteur des enjeux. Les 300 milliards de dollars promis annuellement d’ici 2035 aux pays en développement restent très loin des 1 000 milliards demandés pour faire face à la crise climatique.
En plus d’être insuffisant, cet engagement est flou : il mêle des dons et des prêts, sans préciser les proportions, risquant ainsi d’aggraver l’endettement des pays du Sud. Plus inquiétant encore, la déclaration finale ne fait aucune mention de la nécessaire sortie des énergies fossiles, pourtant actée lors de la COP28. Cette omission marque un net recul, largement imputable aux pays producteurs d’hydrocarbures.
Entre une ambition rabaissée, des financements insuffisants et une fracture Nord-Sud béante, cette COP29 a été un échec patent
Un pas de côté
Le portrait de la semaine : Diara Camara, élève de la deuxième promotion de l’École de l’Engagement
Diara C., originaire de Beaumont-sur-Oise dans le Val d’Oise (95), porte un engagement singulier auprès des siens et, plus largement, envers la société. À travers les épreuves personnelles qu’elle a surmontées et son investissement politique, Diara C., partage un témoignage inspirant pour la Lettre Pop.
De la création de son association œuvrant auprès des enfants malades et orphelins…
En hommage à son petit frère décédé de la mucoviscidose à l’âge de 20 ans, Diara C. fonde l’association humanitaire « Marah » en 2018, débutant ainsi un projet cher à ce dernier. Lors d’un séjour en Afrique en 2013, il avait été profondément touché par l’état dégradé du dispensaire pour enfants malades. Inspiré par les associations qui l’avait soutenu durant sa maladie, il avait souhaité apporter soutien à son tour. Diara a décidé de concrétiser son projet en créant une association venant en aide aux enfants malades ainsi qu’aux orphelins. « Cette expérience m’a appris à gérer une équipe de bénévoles issus de milieux sociaux très divers, tous unis par une même volonté de solidarité et d’entraide », confie-t-elle. Pendant 2 ans, en tant que présidente, elle s’est attachée à acquérir de nouveaux savoirs en la matière et à développer son réseau, notamment grâce la formation suivie au sein de l’École de l’Engagement, afin de mener à bien les objectifs de l’association.
…à son engagement politique à l’échelle européenne
En décembre 2023, Diara a décidé de porter son engagement à l’échelle européenne. Elle saisit l’opportunité de candidater sur une liste écologiste pour les élections européennes, en exposant son parcours et ses motivations dans son dossier de candidature. « La maîtrise de compétences nouvelles dans le cadre de ma formation à l’École de l’Engagement a renforcé ma confiance en moi, solidifiant ma volonté d’agir » explique t-elle. En janvier 2024, Diara C. apprend qu’elle est investie à la 27ème position, une place non éligible mais qui lui a tout de même permis de faire entendre sa voix et de se faire reconnaître par ses pairs. Selon elle, l’audace de candidater et la capacité à défendre ses idées sont essentielles pour élargir le champ des possibles.
Fortement engagée dans la lutte contre les discriminations, notamment celles qu’elle a subies dans le cadre professionnel, Diara C., souhaite lutter contre la progression du Rassemblement National, visible élection après élection. Dans cette optique, elle souhaite désormais créer un collectif citoyen pour lutter contre l’extrême-droite.
La Lettre Pop du 20 novembre 2024 : Lettre de Philippe Brun aux adhérents
Cette semaine, je prends la plume pour m’adresser directement à vous alors que notre mouvement fête ses un mois d’existence et que nous organisons le 18 décembre un grand rassemblement pour faire entendre la France populaire.
Chères amies, chers amis,
Il y a un mois, je lançais la Ligne Populaire, un mouvement pour refaire de la gauche un espoir pour les classes populaires et moyennes.
Concrètement, il s’agit de regagner les cœurs et de convaincre les esprits en menant sur le terrain, partout en France, des initiatives utiles aux gens, qui permettent de répondre localement à des problématiques d’envergure nationale : fermeture des services publics dans les espaces ruraux, abandon des quartiers, détresse des familles monoparentales, endogamie des partis politiques… Le socialisme par la preuve, et non par les grandes phrases, telle est notre ligne.
Ces initiatives dont la Lettre Pop se fait l’écho chaque semaine ont depuis pris de l’ampleur, avec le lancement de premières permanences d’accès aux droits et d’aide administrative, le dépôt d’une proposition de loi pour lutter contre les pannes d’ascenseurs, ou encore la production de différentes notes.
D’ores et déjà, un immense merci à celles et ceux d’entre vous qui ont pu vous rendre disponible pour aider sur ces initiatives !
Avec désormais plus de 1 000 adhérents, nous sommes en train de passer à l’échelle supérieure. La création de boucles WhatsApp est presque achevée, et ceux d’entre vous qui le souhaitent ont pu être ajoutés. Des actions locales seront proposées dans les prochaines semaines et mois à venir. Sur le plan de la production d’idées, des commissions thématiques vont être lancées pour échanger et faire émerger de nouvelles propositions ou notes. La Ligne populaire entend en effet porter, au-delà d’un changement de méthode, des idées nouvelles pour que la gauche soit en mesure d’imposer ses thèmes dans le débat public et de faire entendre la voix de ceux qu’elle défend.
La structuration d’un mouvement prend du temps : nous n’en sommes qu’au début de cette formidable aventure collective. Et pourtant, le succès de nos premières initiatives, qui ont reçu un accueil très favorable aussi bien de la part de nos concitoyens que de la presse, atteste de la pertinence de notre démarche.
Cette Ligne Populaire doit désormais infuser à gauche.
Car, comme le rappelle la défaite des Démocrates aux Etats-Unis, se couper de l’électorat populaire pour la gauche revient à perdre son identité et à perdre les élections.
Alors que l’extrême-droite est aux portes du pouvoir en France, la seule chance pour la gauche de gagner aux prochaines élections nationales est de se rassembler autour d’une ligne qui parle à tous les Français.
C’est pourquoi nous organisons le mercredi 18 décembre prochain à la Bourse du Travail à Saint-Denis un grand rassemblement pour faire entendre la France populaire et défendre notre projet pour la gauche.
Le succès de ce rassemblement est crucial pour marquer les esprits et créer une dynamique puissante autour de nous. La salle où je prononcerai mon discours, en compagnie d’autres intervenants, porte le nom de Marcel Paul, dirigeant syndical ancien résistant et ministre de la production industrielle en 1945 qui joua un rôle décisif dans la création d’EDF.
Ce symbole fait écho aux combats que nous menons, pour faire de la réindustrialisation, de la justice sociale, du retour des services publics de proximité et du renouveau des villes moyennes ainsi que de l’action régalienne le cœur des prochains combats à gauche !
Je compte sur votre soutien et sur votre présence.
Amitiés,
Philippe Brun
Député de l’Eure
Fondateur de la Ligne Populaire
La Lettre Pop du 6 novembre 2024 : Ascenseurs en colère dépasse le millier de signatures | Trump aux portes de la Maison Blanche | Témoignage d'un ancien élève de l’École de l'Engagement
Plus de 1000 signatures pour Ascenseurs en colère, nouvelle permanence de Service public populaire, un nouveau logo, les élections américaines et un témoignage d’un ancien élève de l’École de l’Engagement sont à l’actu dans la Lettre Pop de la Ligne populaire.
Le collectif Ascenseurs en colère a déjà réuni plus d’un millier de signatures
Les pannes d’ascenseurs empoisonnent la vie de milliers de propriétaires et locataires aux quatre coins de la France. Depuis le mois de septembre, les habitants de la tour B dans le quartier de Félix-Pyat à Marseille ne peuvent plus utiliser les quatre ascenseurs, tombés en panne. Le témoignage des habitants, interrogés sur BFMTV (la vidéo est dans le lien), est glaçant. Le bailleur social lui-même regrette un défaut de maintenance de la part du prestataire. Une habitante de 49 ans qui vit au 16e étage, indique qu’elle met 45 minutes à monter… En parallèle, à Louviers, la résidence des Grelots est aussi régulièrement confrontée aux pannes d’ascenseurs. Une habitante témoigne dans La Dépêche : “Il y a deux ans, un locataire, en fauteuil roulant, n’a pas pu rentrer chez lui. Il a dormi dans le local poubelle.”
Avec Ascenseurs en colère, nous nous battons pour que des mesures concrètes soient prises, au niveau local comme au niveau national. Ce combat est né du constat d’une ancienne élève de l’Ecole de l’Engagement, Noha Tefrit, dont les parents sont confrontés à une panne d’ascenseur depuis deux ans à Mulhouse. Vous pouvez retrouver son interview dans le média Gavroche : “la justice sociale est aussi une question d’ascenseurs”.
Le sujet des ascenseurs illustre à lui-seul le problème de l’endogamie des CSP+ dans le monde politique et médiatique. Si ce sujet ne commence à émerger que maintenant, ce n’est pas parce qu’il concerne peu de monde : avec plus de 100 millions de trajets par jour, l’ascenseur est le moyen de transport le plus utilisé de France. Non, si ce sujet est passé sous les radars, c’est parce qu’il concerne avant tout les personnes de classe populaire, ceux qui utilisent, sur les 637 000 ascenseurs en service, la moitié qui a plus de 25 ans et le quart qui a plus de 40 ans. Or plus un ascenseur est vieux, plus les pannes sont fréquentes.
Ce combat que nous portons illustre aussi l’intérêt de promouvoir des personnalités issues des classes moyennes et populaires, qui peuvent comme Noha mettre en lumière et défendre des sujets qui les touchent personnellement. A ce propos, nous lancerons prochainement la campagne de recrutement de la troisième promotion de l’École de l’Engagement. Parlez-en autour de vous !
Une nouvelle permanence de Service public populaire s’est tenue à Evreux
Une permanence du collectif Service public populaire a été organisée vendredi 1er novembre dans le quartier de la Madeleine d’Évreux. Nos bénévoles étaient rassemblés en terrasse du salon de thé Chez Milon, près du marché, pour accompagner les gens dans leurs difficultés avec l’administratif et les aides sociales. Notre équipe a par exemple accompagné une femme victime d’un accident pendant son opération de la cataracte qui cherche à bénéficier d’une indemnisation, un homme dont la mère, étrangère, est tombée malade et cherche à se rapprocher de ses enfants, un jeune en difficulté et susceptible de perdre son hébergement.
Fermeture brutale d’autorisation de découvert bancaire, demande d’indemnisations, risque de perdre son logement… les problèmes rencontrés par les personnes que nous aidons ne sont pas traités dans les France Services ! Ces centres, mis en place par Emmanuel Macron, ne remplacent pas des années de disparition des services publics hors des grandes villes. En dépit des annonces, cette politique de désertification a été poursuivie depuis 2017. Surtout, les France Services ont des moyens insuffisants et ne traitent qu’un nombre limité de démarches. D’ailleurs, certaines personnes que nous avons aidées s’étaient déjà rendues dans une France Service sans y trouver de solution. Ainsi, les tracasseries administratives empoisonnent la vie des gens, et en particulier des plus démunis. La lutte contre la bureaucratie doit redevenir un des piliers du projet de société de la gauche.
L’actu vue par Philippe Brun
TRUMP AUX PORTES DE LA MAISON BLANCHE. D’après les estimations dont nous disposons en ce matin du 6 novembre, Donald Trump est tout proche d’une victoire dans les élections présidentielles américaines. Comme en 2016, le candidat républicain a gagné les États pivots (notamment à ce stade, la Géorgie et la Caroline du Nord) en misant sur le rejet de l’establishment et de la mondialisation, incarné par des mesures anti-immigration et protectionnistes ainsi que par des promesses de vengeance contre des élites. Face à cela, Kamala Harris n’a pas su construire un discours mobilisateur qui parle aux classes populaires, peu séduites par ses appels à défendre des valeurs démocratiques qui leur semblent trop abstraites. Axant sa campagne sur la dénonciation des dangers du trumpisme, Harris n’a pas su proposer une vision alternative assez forte au national-populisme de la droite radicale.
Cette victoire du candidat républicain laisse craindre une nouvelle guerre commerciale sino-américaine, un abandon total de l’Ukraine face à l’agression russe et une inaction climatique assumée de la part de Washington. Espérons qu’elle suscite, cette fois-ci, un électro-choc suffisant pour que la France et l’Europe se donnent les moyens d’une réelle autonomie stratégique face au choc programmé des empires.
INONDATIONS EN ESPAGNE. Plus de 150 personnes sont décédées dans le sud et l’est de l’Espagne à la suite d’inondations dévastatrices. Ce désastre est dû à des pluies torrentielles, mais dont les effets ont été aggravés par la bétonisation des villes. La France n’est pas à l’abri d’une telle catastrophe, qui peut frapper tout le pourtour méditerranéen. Cet événement dramatique vient rappeler l’urgence d’investir massivement dans la transition écologique, non seulement pour atténuer l’augmentation des températures, mais également pour nous adapter à cette nouvelle donne climatique.
Un pas de côté
Le portrait de la semaine : Julien, sapeur-pompier et élu dans la Loire
Julien F., habitant de la commune de Saint-Joseph dans la Loire (42), maîtrise à la perfection plusieurs cordes à son arc. Sapeur-pompier depuis 2002, il alterne avec habileté entre sa vie de professionnelles, personnelle et ses missions d’élu local. Élève au sein de la deuxième promotion de l’École de l’Engagement, il témoigne.
Un parcours atypique vers la politique
Diplômé d’un baccalauréat professionnel technicien d’usinage, rien ne prédestinait Julien à exercer un mandat politique. Et pourtant, en 2020, constatant que la liste municipale sortante de Saint-Joseph dans la Loire ne souhaitait pas se représenter telle quelle, il décide, avec une amie, de constituer une nouvelle équipe. « Il n’y avait pas beaucoup de candidats prêts à se représenter ou à se lancer. Nous avons veillé à constituer une liste électorale mêlant d’anciens et de novices afin que les premiers puissent transmettre aux seconds », raconte-t-il.
Une politique de terrain, au plus proche des citoyens
Pour Julien, être un élu local, c’est avant tout être un « artisan de l’engagement local » il explique : « Un artisan doit gérer chaque de son activité : comprendre la demande du client, élaborer les devis, effectuer les travaux, émettre les factures, etc. Pour ma part, en tant qu’élu local, je dois être attentif aux besoins des habitants, rédiger des arrêtés, gérer les dossiers dans leur globalité. » Julien ajoute : « Étant fortement contraints par les règles nationales, je dois faire preuve de compréhension et pédagogie pour répondre aux difficultés des habitants, tout en veillant à rester dans le cadre réglementaire. »
La Lettre Pop du 30 octobre 2024 : Première permanence de Service public populaire | Victoire pour les mères isolées | Comment sortir du travail qui ne paie pas ?
La première permanence de Service public populaire, une victoire pour les mères isolées au Parlement, un amendement pour taxer davantage les superprofits des armateurs et la question de la rémunération du travail dans la Lettre pop de la Ligne populaire.
La première permanence de Service public populaire a été un large succès
UNE PERMANENCE GRATUITE POUR LES CITOYENS. C’est l’ambition portée par Service public populaire, dont nous vous avions annoncé le lancement en réunion et dans la dernière Lettre. La presse en parlait aussi ici et là. Le lancement de notre première permanence d’accès aux droits et d’accompagnement pour les démarches administratives essentielles dans le centre-ville d’Evreux, pour aider les citoyens dans leurs démarches du quotidien, venait confronter à l’épreuve du réel notre constat selon lequel la disparition du contact humain a été dévastateur pour une grande partie de la population. Nous n’avions aucun doute sur le besoin d’écoute et d’aide, mais les gens allaient-ils se déplacer ?
LA FRANCE OUBLIÉE. La réponse à notre interrogation est sans appel : notre collectif composé d’une dizaine de bénévoles a reçu un excellent accueil à Evreux, dans le stand où nous nous étions installé à proximité de la place du marché. Pendant trois heures, nous avons reçu une quinzaine de citoyens et réussi à apporter un soutien concret à plusieurs d’entre eux (difficultés avec la banque, procédure de demande d’APL, retards injustifiés dans une procédure d’indemnisation etc.). La presse quotidienne régionale en parle ici. Nous avons aussi vu la détresse de plusieurs personnes, qui se heurtent à une administration devenue distante par la fermeture des guichets de proximité et qui sont entravées dans leur quotidien par la lenteur ou l’ineptie de procédures qui échappent au bon sens.
DES SITUATIONS SOUVENT UBUESQUES, PARFOIS DRAMATIQUES. Pour ne citer qu’un exemple de cas concret (avec l’accord de l’intéressée !) Marilyn, la soixantaine, est en situation d’invalidité, et ne s’en sort que grâce à une autorisation de découvert. Seulement mi-octobre, la banque lui a notifié que cette facilité allait être stoppée sous quinze jours, sans discussion préalable. Ainsi cette dame qui a travaillé toute sa vie jusqu’à son accident risque de se retrouver à la rue en raison d’une décision arbitraire et brutale, alors qu’elle parvenait jusqu’ici à s’acquitter de ses charges… Face à cette situation, en moins d’une heure nous avons procédé avec elle à un bilan de non-recours et préparé un courrier pour solliciter une médiation bancaire. Comme nous sommes venus sur le terrain avec ordinateurs et imprimante, Marilyn a pu repartir avec un courrier à poster et une démarche à suivre, avant une prochaine rencontre.
UN SUCCÈS QUI EN AUGURE D’AUTRES. A l’issue de cette première permanence, force est de constater qu’il y a un vrai besoin, et qu’il faut qu’on réplique ce modèle de permanences d’accès aux droits partout en France, en nous appuyant sur le tissu associatif local et militant pour développer notre implantation. Mouvement national, avec des adhérents venus des quatre coins de France, la Ligne populaire peut en être le moteur. UNE MÉTHODE QUI GAGNE. Service public populaire est un mouvement apartisan. Mais si vous nous avez rejoint, c’est que vous espérez comme nous un renouvellement de la ligne à gauche. Et c’est bien ce que nous faisons : la défense des services publics est une idée de gauche. L’action concrète sur le terrain au contact des citoyens est une démarche de gauche. Celle que tant de cadres politiques ont oublié. Celle qui demain, peut nous amener à retrouver notre identité et à présenter une alternative crédible pour les classes moyennes et populaires.
L’actu vue par Philippe Brun
UN BUDGET PLUS JUSTE EST POSSIBLE. Les débats se poursuivent à l’Assemblée nationale, je vous y emmenais justement l’autre soir dans cette vidéo. Face à la Macronie et au RN, bien souvent main dans la main pour défendre les intérêts des plus aisés, nous avons fait passer plusieurs amendements pour mettre à contribution le monde financier plutôt que les classes populaires et moyennes : après avoir fait adopter un amendement créant une taxe sur le trading d’électricité, nous avons supprimé la hausse des factures d’électricité voulue par le gouvernement.
D’AUTRES VICTOIRES À NOTRE ACTIF. J’ai également réussi à faire adopter par l’Assemblée nationale mon amendement visant à encadrer la niche fiscale dont bénéficie les armateurs. Je ne souhaite pas la suppression de cette niche, parce qu’une vingtaine d’autres pays européens l’ont mise en place, mais son recalibrage car son coût est devenu inconsidéré compte tenu de l’augmentation du coût des conteneurs. C’est pourquoi j’ai souhaité mettre en place un mécanisme qui permet d’éviter l’explosion de la niche (détaillée ici) pour faire payer le plus juste impôt en cas de superprofit tout en garantissant la compétitivité de la marine marchande française.
VICTOIRE POUR LES MÈRES ISOLÉES. Enfin, plus tôt dans la semaine, un amendement que je porte de longue date sur la défiscalisation de la pension alimentaire pour le parent ayant la garde de l’enfant, a été adopté par l’Assemblée nationale. Je considère en effet qu’il est inacceptable que l’on paye des impôts sur des frais qui résultent d’une décision de justice. Le combat ne s’arrête pas là : dans notre pays, une famille sur quatre est monoparentale et dans 80 % des cas, ce sont des mères isolées. 40 % de ces foyers vivent sous le seuil de pauvreté. Il est urgent d’agir !
Un pas de côté
« Sortir du travail qui ne paie plus » grâce à une politique de gauche
Depuis les 35h du gouvernement Jospin (2000) et le “travailler plus pour gagner plus” de Nicolas Sarkozy (2007), le travail est perçu comme une valeur de droite. Face au “droit à la paresse” défendu à gauche, la lutte contre l’assistanat défendue à droite a conduit à de nombreuses réformes coûteuses pour les plus vulnérables : la réforme des retraites de 2023 ou le conditionnement du versement du RSA en sont les amers symboles les plus récents.
Nous devons proposer une contre-vision. Sur ce sujet, le dernier ouvrage d’Antoine Foucher Sortir du travail qui ne paie plus offre des pistes intéressantes. S’il s’inscrit sans surprise – ce haut fonctionnaire a été directeur de cabinet de Muriel Pénicaud (LREM) – dans une vision orthodoxe et libérale du marché du travail, passant sous silence le décalage croissant entre la productivité et la rémunération du travail, sa visée est juste : faire en sorte que travailler offre un salaire suffisant pour répondre aux besoins essentiels des travailleurs.
Le chemin que l’auteur dessine pour y remédier n’est pas inintéressant : faire porter les prélèvements obligatoires davantage sur les pans moins productifs de l’économie (héritage, revenus du capital, pensions de retraites) pour alléger les cotisations sur le travail. Il ne faut pour autant pas être naïf : les baisses de cotisations ont été massivement employées ces dernières années avec un résultat mitigé pour un coût exorbitant pour les finances publiques. Sans un contrôle strict, il est fort à parier que les baisses de cotisations souhaitées par l’auteur se transforment en hausse de marges pour les entreprises.
Toutefois, l’ouvrage a le mérite de replacer l’église au milieu du village et de poser une question que nous devons tous avoir en tête à gauche : alors que la taxation du travail est élevée en France, comment préserver notre modèle de protection sociale tout en rendant le travail plus rémunérateur pour les salariés ? C’est un chantier auquel nous devons nous atteler, précisément pour ne pas laisser la droite y apporter les réponses qui l’arrangent à notre place…